Pådje:Annuaire de la Société liégeoise de Littérature wallonne, 1895, vol. 15.djvu/151

Cisse pådje ci a stî coridjeye ey est l’ minme ki l’ sicanaedje.
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siècle a produit des chefs-d’œuvre en langue néerlandaise[1]. Où sont les vôtres ?

M. Hoyois. — Que parlait-on au XIIe siècle ?

M. Goremans. — Flamand[2] en pays de Flandre ; en France, divers patois dérivés de la latinité rustique, et c’est de ce patois qu’est née plus tard la grande et belle langue française.

Ne vous imaginez pas, Messieurs, que vous fassiez œuvre de progrès en introduisant dans le Parlement un patois de langue française. Si, au Parlement de Paris, on en faisait autant ; si Gambetta y avait parlé son patois de Cahors et d’autres orateurs les patois de leurs départements éloignés, je me demande où en serait l’éloquence de la tribune française ?

Je suis curieux de voir aux Annales l’orthographe de M. Schinler ; ce sera, sans doute, quelque orthographe absolument personnelle, à « nulle autre seconde », car M. Schinler n’a, dans son patois, ni dictionnaire, ni gram-

  1. C’est bien dommage que l’énumération en manque ici.
  2. Il ne faut pas avoir la moindre notion de linguistique ou même d’histoire pour soutenir un instant que dans n’importe quel pays un peu étendu, on parlait au moyen-âge une langue littéraire complète. Tout le monde sait, au contraire, que les espèces dialectales étaient nombreuses et variées.