Pådje:Annuaire de la Société liégeoise de Littérature wallonne, 1895, vol. 15.djvu/153

Cisse pådje ci a stî coridjeye ey est l’ minme ki l’ sicanaedje.
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(Vives protestations et interruptions à gauche.) Les insanités collectivistes n’ont pas prise sur nous ! Notre histoire est plus glorieuse que la vôtre ! Quand nos populations flamandes avaient le courage de se soulever contre la tyrannie de nos seigneurs, les comtes et les ducs, vous acceptiez, vous, Wallons, tous les jougs et vous vous faisiez, trop souvent contre nous, les serviteurs de l’étranger ! (Nouvelles protestations.)

M. Hoyois. — C’est de l’histoire… « Coremanesque » ![1]

M. Coremans. — Encore une fois, n’exigez pas pour vos patois les droits que nous réclamons pour notre langue littéraire. Soyons justes : ayez des subsides pour votre littérature de langue française, mais n’en réclamez point pour votre patois de Liége, pour votre patois de Namur, pour votre patois de Charleroi, pour votre patois de Mons, pour votre patois de Tournai : ce serait un comble de sottise. (Interruptions à gauche.)

J’exagère, crie-t-on de différents bancs. Oui, j’exagère, je le sais bien, mais c’est pour vous faire sentir d’autant mieux l’insanité des pré-

  1. Non seulement coremanesque, mais burlesque. Les révoltes des Liégeois, aboutissant, par exemple, au sac de la ville sous Charles-le-Téméraire, les 600 Franchimontois, toute l’histoire de la principauté, enfin, dans la suite des âges protestent contre ces insanités. Si M. Coremans n’avait pas eu les Liégeois en 1830, il serait peut-être encore Hollandais.