Pådje:Léon Bernus - Les faufes dè J. Lafontaine in patoès d’Chaleroèt, 1872.djvu/13

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PRÉFACE

L’opuscule que je me hasarde de livrer à la publicité, est un spécimen du patois de Charleroi.

Outre que cet idiome n’a jamais été écrit, sa pauvreté de mots, sa rudesse de forme, et sa platitude d’expressions, sont les obstacles que j’ai eu à combattre. Aussi j’ose espérer que le lecteur sera assez généreux, pour ne pas se poser en critique trop sévère devant ce travail sans prétention. Son originalité doit plaider en sa faveur.

Si ce patois n’a jamais été écrit il a cependant conservé jusqu’aujourd’hui le cachet de son originalité primitive : la simplicité et le burlesque. Lorsqu’on lit en effet les vieux auteurs Français, tels que Rabelais, Scarron, Montaigne, et parfois Lafontaine, on y retrouve l’esprit de notre patois. Ajoutez à cela la présence de mots originaux, dont l’étymologie serait difficile à tracer, mais qu’on retrouve parfois identiques, ou avec de l’analogie dans les langues étrangères.

Cet idiome qui caractérise les tendances actuelles de la littérature : le réalisme, est resté le jargon du peuple, jargon que l’on dédaigne, que l’on oublie, que l’on méprise même,