La Société liégeoise de littérature wallonne, à
ses concours de 1886 et 1887, a bien voulu
couronner des recueils de contes populaires
liégeois que je lui avais soumis. Ces contes
étaient au nombre d’environ deux cents, il n’en a été
publié qu’une cinquantaine dans les Bulletins de la
Société.
Les autres tenus à l’écart ont été réputés « trop gras et même malpropres. »
En les qualifiant de la sorte, l’honorable Président de la Société wallonne, M. Dejardin, rapporteur du jury de concours, dit aussi que « dans cette catégorie, il a fallu éliminer les meilleurs, car les meilleurs étaient les moins bons » et il ajoute à cette judicieuse et spirituelle remarque, que l’auteur peut toujours les publier sous sa propre responsabilité.
C’est ce que j’ai fait. Parmi les moins bons, j’ai choisi les meilleurs et j’en ai formé le recueil que je présente aujourd’hui aux amateurs de wallonnades. [ 12 ]
Loin de moi toute idée de vouloir protester contre l’épuration faite par la Société wallonne et encore moins de chercher à blesser la pudeur de son estimable et sympathique Président.
Un conte a-t-il été qualifié de malpropre, je l’ai lavé, gazé et atténué autant que possible, sans toutefois lui enlever son fumet.
Ab uno, vos savez l’ ress,
So cist eximpe disce omnes.
Il est donc parfaitement inutile de répéter au lecteur que les contes que j’ai recueillis sont quelque peu croustillants ; c’est parce qu’ils méritent cette épithète que je les ai intitulés :
Ils sont suivis de quelques chansons et d’une conférence sur les inventions du siècle, pièces pour lesquelles je n’ai pas plus que pour les contes à me pourvoir en appel ni en cassation.
Les sept contes marqués d’un astérique (*) se trouvent dans les Bulletins de la Société liégeoise de littérature wallonne, soit en prose, soit en vers.
Liége, le 5 Juillet 1889.